Le pic d'Arriou Né - 2577 m
Le shéma de la randonnée
Randonnée réalisée le 23 août 2006, depuis Cauterets.

Situé entre le Viscos et l'Ardiden, sur la chaîne séparant les vallées de Luz et de Cauterets, l'Arriou-né est accessible par l'une ou l'autre vallée.
Triste destin que celui de ce sommet : jadis sauvage, en tête d'un peloton de pics à l'aspect sévère culminant à l'Ardiden, le voilà aujourd'hui pointant tout juste cent mètres au dessus de l'arrivée d'un tire-fesses. Les pistes de ski, en ravageant la montagne et en s'approchant à une vingtaine de minutes de sa cime, lui ont ôté une grande partie de son attrait. J'imagine les réactions d'un Russel ou d'un Béraldi...
A ce titre, la montée depuis le parking de la station de Luz, certes facile et rapide, mais sur les autoroutes de gravas et sous les poteaux des télésièges, ne présente strictement aucun intérêt. La montée depuis Cauterets, si elle oppose une forte dénivellation, garde au moins son charme jusqu'au col du Lisey, et même un peu au delà (les deux itinérairaires se rejoignant à l'approche du col de Cloze).
Reste tout de même à l'Arriou-Né un joli panorama, et la possibilité de rendre visite à la pointe voisine, plus solitaire.


Difficultés
  • Le sentier du col du Lisey traverse des pentes herbeuses assez raides et peut s'avérer délicat en fin de printemps, s'il est coupé par la neige.
  • Au sommet, les gros blocs des derniers mètres imposent l'aide des mains et un peu de gymastique facile
  • En été et en l'absence de neige, la principale difficulté réside, depuis Cauterets, dans l'importante dénivelation.

    Informations générales
    Départ : De Cauterets même.
    Matériel : Pas de matériel particulier en l'absence de neige
    Carte IGN Top 25 1748 OT "Gavarnie"
    Horaire : 4h15 à 4h30 de montée, arrêts compris.
    Dénivellation : A peu près 1820 m, pour 21 km de distance environ.

    De Cauterets (950 m) au col du Lisey (2086 m) - 2h40 arrêts compris
    On pourrait prendre la voiture pour monter aux anciens thermes de Pauze, puis à la cabane du Bousquet. On économiserait ainsi environ 1 km et 15 minutes (idem au retour, naturellement), mais ce serait dommage si l'on séjourne déjà à Cauterets ; nous sommes là pour marcher, après tout !

    On suit la route qui passe derrière le fronton de pelote basque (parkings) pour trouver très vite, juste au dessus du fronton, le départ du chemin. On l'emprunte en suivant, à chaque bifurcation, la direction de la Reine Hortense ou du col de Riou. On débouche ainsi directement devant la cabane ONF du Bousquet (1036 m, 15 minutes).
    Sur le côté droit de la cabane débute le large chemin qui mène au plateau du Lisey. Sa pente régulière décrit, dans la forêt domaniale, 21 lacets (en 4 km) plus ou moins longs et numérotés. On débouche ainsi, après 1h20 (depuis la cabane), sur le joli plateau du Lisey (1610 m).


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    On suit la sente vers le fond du plateau, en direction du col du Lisey, large V bien visible à l'Est. Elle arrive bientôt au pied d'un mamelon où l'on passe à gauche du torrent (souvent à sec à cet endroit, en été) et l'on poursuit dans la même direction. On remarque déjà, au fond du plateau, une trace rectiligne qui débute près de la cascade et s'élève doucement vers la gauche : on la rattrape à son départ (10 minutes depuis l'entrée du plateau).

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    On suit donc ce sentier en traversée vers la gauche (il y en a deux, prendre le plus haut, tant qu'à faire) pendant quelques centaines de mètres. Une bifurcation se présente : il faut prendre à droite (petit cairn ; le principal souci est de ne pas se laisser entrainer trop à gauche, sur l'une des multiples sentes creusées par les troupeaux) et entamer une série de raides et courts lacets à l'aplomb du Soum des Aulhères. Le sentier repart ensuite pour une longue traversée en direction du col, que l'on atteint en 0h55, depuis l'entrée du plateau.

    768 x 519 (110 K)
    De là, on ne peut que constater le massacre perpétré pour créer la station de Luz-Ardiden. L'auge jadis herbeuse du col n'est plus qu'un affreux bourrelet de terre et de caillasse. Pour ceux qui ont connu ces magnifiques et paisibles pâturages avant les télésièges, les gravats, les bulldozers et la dynamite, c'est un véritable déchirement.
    Béraldi, dans ses "Cent ans aux Pyrénées", cite un article du Bulletin Pyrénéen de 1901 : "L'habitant des Pyrénées n'aime pas ses montagnes et, ne les aimant pas, n'en a pas soucis et les dégrade sans remords"
    Je finis par croire que c'est vrai...


    Du col du Lisey (2086 m) au sommet (2577 m) - 1h25 arrêts compris
    Du col du Lisey, on commence par emprunter un moment la piste de ski en partant sur la droite (Sud), passant légèrement en contrebas à gauche des crêtes. Crêtes près desquelles on reste, en quittant la piste pour remonter maintenant, grâce à une sente intermitente, un étroit vallon herbeux truffé de terriers de marmottes.

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    On remonte la pente parfois raide pour rejoindre le petit col bien visible (cabane d'arrivée de télésiège) situé entre les crêtes (à droite) et le sommet de la Capérète (à gauche). A son approche, on retrouve la piste de ski. (env. 2360 m - 30 minutes depuis le col du Lisey).

    Juste avant d'arriver au col, on peut quitter la piste sur la droite pour prendre le chemin qui monte vers les crêtes. On suit ces dernières facilement vers le S.O. pendant un bon quart d'heure pour aboutir au plateau de Peyre Aute, d'où l'on a déjà une jolie vue.

    On passe au pied de la Capérète pour découvrir, de l'autre côté, une nouvelle cabane et, en face de nous, le col de Cloze


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    Il y avait là jadis un sauvage cirque d'éboulis dont la traversée était malaisée. C'est maintenant une formalité grâce aux pistes qui le sillonnent d'un col à l'autre. Mais quel gâchis !
    On commence donc par prendre la piste qui descend sur la droite avant de revenir vers le fond du cirque (bâtiment de télésiège) pour emprunter ensuite celle qui remonte en lacets sur l'autre face, délaissant la noire qui file tout droit pour peiner un peu moins sur la rouge, qui décrit une large épingle sous le pic d'Aulian et nous amène au col de Cloze (2445 m - 30 minutes depuis la Capérète).
    Au col, la piste de ski tourne franchement à droite (Ouest) et l'Arriou-Né, dans son prolongement, ne semble guère plus qu'une simple éminence. il faut suivre la piste jusqu'à son terminus tout proche (cabane de tire-fesses). L'Arriou-Né est juste devant nous, à une vingtaine de minutes. On continue donc dans la même direction en prenant le sommet en écharpe sur son flanc gauche. On louvoie sur la pente herbeuse, qui s'encombre d'éboulis mais reste sans problème. On ne remonte sur la croupe qu'en arrivant sous le sommet, où l'on doit, cette fois, s'aider des mains pour monter encore 5 minutes (à peine) dans un chaos de gros blocs (on peut aussi, à l'approche du sommet, tirer sur la gauche pour escalader les blocs, peut-être plus faciles, du côté Sud)
    Sommet de l' Arriou-Né, 2577 m - 25 minutes depuis le col de Cloze.

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    Une variante involontaire...
    Je me suis, pour ma part, tout d'abord trompé de sommet !
    Parvenu au col de Cloze, j'ai apparemment trouvé que cette simple ouverture où passait la piste manquait d'allure alors que, quelques centaines de mètres au S.O., s'ouvrait un vaste col herbeux, non souillé par les bulldozers, et de même altitude. Ajoutez à cela une petite sente, des cairns, et une cime bien visible... Je me suis donc mis en tête que c'était sans doute là le VRAI col de Cloze ! Rétrospectivement, je n'ai pas regretté ma méprise, qui ne m'a coûté qu'un peu de fatigue supplémentaire.

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    Arrivé au col de Cloze, traverser la piste sur le rebord de laquelle on trouve un cairn. On descend de quelques mètres dans les rochers et la végétation pour trouver d'autres cairns et une petite sente qui file au S.O. en direction d'un col qui est en fait le col de Bat-Houradade. La sente passe au dessus du lac de l'Espuguette et se fait plus discrète, mais on gagne le col sans problème en une dizaine de minutes pour se retrouver à 2455 m.
    De là, on revient un peu vers l'Est en longeant la pente d'éboulis qui s'élève à notre droite, à la recherche du meilleur endroit où l'aborder. On trouve vite un cairn, et l'on commence l'ascension des gros blocs, généralement bien stables, où il faudra parfois s'aider des mains, pour assurer l'équilibre bien plus que pour escalader. Les cairns sont rares, mais on monte facilement à vue, en restant plus ou moins à gauche de l'arête, dont on s'approche parfois, et en traversant quelques plaques de rodhodendrons où il semble y avoir eu du passage.
    Après 25 minutes d'une montée fastidieuse, on aborde le sommet coté 2610 m, non nommé sur ma carte IGN. Je l'aurais bien baptisé de mon nom, mais l'imposant cairn sommital suffisait à prouver que je n'étais pas le premier à y poser le pied :-)

    Gérard Raynaud, dans son article L'Ardiden de long en large (revue trimestrielle Pyrénées, N°3/4 de 1990), y passe avant d'aborder l'arête du pic Né, et décidait de le nommer pic de l'Espuguette, ce qui lui irait fort bien


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    De retour au col de Bat-Houradade, je suis monté ensuite directement au Nord, prenant la pente herbeuse en écharpe, pour gagner en 15 minutes le sommet de l'Arriou-Né, avant de revenir au col de Cloze.