Les pics de Clarabide - 3012 - 3020 m
Le pic Camboué - 3043 m
La pointe Lourde-Rocheblave - 3104 m
Randonnée réalisée sur 3 jours, mi-juillet 2003 par la voie normale.
Les quatre sommets, deux 3000 principaux et deux secondaires, ont été gravis le même jour.

Difficultés
  • L'arrivée sur le port de Gias oppose des névés raides (et gelés) en début de saison, ou des pentes raides d'éboulis fins et fuyants
  • L'itinéraire, bien que cairné, peut devenir hasardeux dans le brouillard.
  • Course pour randonneurs habitués à la haute montagne.

    Informations générales
    Départ : Parking du Pont de Prat (1228 m), au fond de la vallée de Loudenvielle (Val Louron).
    Etape : Cabane de Prat-Cazeneuve (~2050 m)
    Matériel : Crampons et piolet en début de saison
    Carte IGN Top 25 1848 OT "Bagnères de Luchon"
    Horaire : 3h30 du parking à la cabane, le 1er jour
    3h40 de la cabane au pic de Clarabide, arrets compris.
    1h15 de plus pour la pte Lourde-Rocheblave et le pic Camboué
    Dénivellation : environ 850 m pour la cabane, plus 1200 m pour l'ensemble des 4 sommets

    Du pont de Prat (1228 m) à la cabane de Prat-Cazeneuve (2050 m)
    3h30 arrêts compris
    Passé le pont, on suit les panneaux indiquant le "départ des chemins", notre direction étant celle du refuge de la Soula et du lac de Pouchergues. Le chemin s'élève en lacets dans une magnifique forêt de sapins.
    Après 15 minutes, on rencontre la bifurcation avec le sentier du port de la Pez. Nous prenons la branche de gauche, direction "la Soula".
    Après 30 minutes, on passe une première fois (passerelle) au dessus des énormes conduites forcées, juste avant de rencontrer un panneau amusant, proposant le choix entre les lacets, ou le sentier raide ! Nous choisissons les lacets, un peu plus longs, mais plus débonnaires.

    On émerge de la forêt après environ 1h00 de montée facile, pour entrer vraiment dans les gorges de Clarabide, superbe défilé où le sentier chemine en balcon, plus ou moins horizontalement, pendant environ une demi-heure.
    On descend ensuite vers un petit plateau, à l'entrée duquel on traverse le gave sur une passerelle (à côté de l'ancien pont, détruit), pour remonter vers le petit ressaut en haut duquel se détachent l'énorme bâtiment, un peu incongru, de la centrale électrique, et celui, plus petit, du refuge (1690 m), que nous atteignons en 1h45, arrêts compris.


    768 x 576 (168 K)
    Après une pause, nous abandonnons avec plaisir le vrombissement continuel des turbines de la centrale. Un panneau signale, à gauche, la direction du lac de Caillaouas, et nous prenons, à droite, celle de Pouchergues.
    On franchit une passerelle, derrière la centrale, pour trouver très vite un petite bifurcation : il ne faut pas tourner à droite, vers les autres passerelles et la prise d'eau, mais suivre tout droit.
    Le sentier se fait plus raide pour franchir un important ressaut, en haut duquel on parvient 30 minutes après avoir quitté la Soula. On redescend légèrement pour traverser un joli petit plateau, en restant à gauche du gave (rive droite).
    Un nouveau ressaut, plus modeste, barre le fond du plateau. Le chemin devient plus escarpé et le franchit par la gauche. On arrive ainsi, à 0h50 de la Soula, à l'entrée d'un petit vallon plus encaissé, au bout duquel le sentier vient butter sur le verrou du lac de Pouchergues (cote 1937 m).
    Des cairns montent à gauche, dans la végétation, directement au lac. Nous les laissons pour traverser le gave et suivre, à droite, la trace principale. Elle s'élève en louvoyant (cairns) à gauche d'une jolie cascade, vers le vallon d'Aigues Tortes, à l'entrée duquel on passe de modestes ruines pour arriver à la cabane de Prat-Cazeneuve
    1h30 de la Soula, 3h30 au total, arrêts compris.

    768 x 576 (103 K)

    1136 x 500 (157 K)

    De la cabane de Prat-Cazeneuve (2050 m) au port de Gias (2921 m)
    3h10 arrêts compris.
    On revient sur ses pas, comme pour redescendre, mais on bifurque à droite après une centaine de mètres (sentier, cairns) pour surmonter un petit mamelon herbeux et continuer à flanc au N.E. vers le lac de Pouchergues, dont on atteint le minuscule barrage en 20 minutes
    (Le chemin, en arrivant au lac, redescend de quelques mètres dans les éboulis pour remonter vers le barrage. Mais une sente continue à niveau et évite ce petit effort !)

    On traverse ce déversoir, car le chemin contourne le lac par la gauche (Nord), plus ou moins horizontalement, dans les pierriers et les rhododendrons. On atteint ainsi le replat de l'extrêmité Est du lac en 0h40, arrêts compris.


    1124 x 500 (140 K)
    La sente et les cairns nous ramènent progressivement vers la droite, en direction de deux grandes cascades coupant une haute barre rocheuse, loin au dessus de nous. On monte, parfois assez rudement, dans un terrain tourmenté de gros éboulis et de rhododendrons, en restant largement à droite du torrent qui descend vers la lac. Puis la pente s'adoucit et l'on retourne franchement à gauche pour traverser le torrent et passer sous la cuvette où tombent les deux cascades.
    ~2300m - 1h15 arrêts compris.

    768 x 576 (118 K)
    On passe cette cuvette et la grande barre qui la ferme par la gauche, en franchissant des ressauts herbeux faciles, où il faut parfois néanmoins s'aider des mains, puis la montée continue, toujours assez rude, et l'on débouche enfin, après 2h15 (pauses comprises), légèrement à gauche et un peu en contre-haut du lac de Clarabide.

    768 x 576 (153 K)

    929 x 500 (175 K)
    On monte alors, dans les éboulis ou les névés, en direction du port de Gias, bien visible à l'Est en face de nous. On commence par traverser en pente douce, au Nord du lac, puis la pente se redresse progressivement, la trace remontant péniblement des éboulis fuyants ou, un peu plus à gauche, des névés moins éprouvants, mais également raides.
    On débouche, en haut de cette pente, dans une petite cuvette, sous le port de Gias (2h45). On a le choix entre monter droit vers le col (le névé se redresse, puis couloir pentu d'éboulis instables. Nous avons pris ce chemin à la descente), ou traverser la cuvette en piquant à gauche, pour remonter vers des rochers plus francs (cairns), avant un court passage, moins raide, d'éboulis fins.
    On atteint enfin le port de Gias, où une vue déjà magnifique récompense 3h10 d'efforts (arrêts compris).

    768 x 576 (145 K)

    1111 x 500 (215 K)
    Du col, il nous faudra 2h00 pour revenir à la cabane de Prat-Cazeneuve, pressés par le grondement de l'orage et les prémices d'une averse.

    Du port de Gias (2921 m) aux pics de Clarabide (3012 - 3020 m) - 30 minutes
    La crête de Clarabide s'étire au S.O. du port de Gias. Falaise du côté français, c'est une croupe sans problème côté espagnol.

    La sente prend donc sur la droite du col, sans beaucoup monter au début. Elle se rattrape ensuite, et se fait raide pour atteindre, en 15 minutes, le pic oriental de Clarabide, sommet secondaire de 3012 m, et qui offre une plongée vertigineuse sur le lac de Clarabide.


    576 x 768 (164 K)
    La sente redescend d'une bonne vingtaine de mètres avant de remonter et d'atteindre facilement le pic de Clarabide (3020 m)

    3237 x 450 (571 K)
    Le retour au col s'effectue en 15 minutes, par le même chemin, en économisant toutefois la remontée au pic oriental.

    Remarque : à l'Est du pic de Clarabide, dont il n'est séparé que par un petit col, surgit la masse compacte du pic de Gias, qui culmine à 3010 m. La voie normale (nous avons vu plusieurs personnes la gravir) se trouve à l'extrême droite de la face Nord, où une cheminée redressée remonte, légèrement de biais, jusqu'à la crête.


    Du port de Gias (2921 m) à la pointe Lourde-Rocheblave (3104 m) - 30 minutes
    Pointe la plus occidentale de la crête du pic des Gourgs Blancs (3129 m), ce 3000 secondaire se gravit sans autre difficulté qu'un terrain chaotique de gros éboulis, généralement stables. Il offre un vue superbe sur le vallon et le col des Gourgs blancs

    De retour au port de Gias, on grimpe cette fois vers le Nord, sans jamais s'éloigner beaucoup du "fil" de la croupe (qui reste sur notre gauche). La pente, d'abord herbeuse, se transforme vite en amoncellement de gros éboulis stables, où des cairns indiquent le cheminement, au demeurant assez évident.
    L'ascension est fastidieuse, mais facile. Aux deux tiers du parcours, on remarque sur notre gauche un vaste pierrier plus plat où se dressent quelques cairns, et qui donne accès au pic Camboué.
    De là, l'ascension s'infléchit vers la droite, et quelques minutes suffisent à atteindre la pointe Lourde-Rocheblave.


    1582 x 530 (274 K)

    1430 x 500 (247 K)

    Du port de Gias (2921 m) au pic Camboué (3043 m) - 30 minutes
    Situé non loin à l'Ouest des Gourgs Blancs, le modeste pic Camboué se gravit directement depuis le port de Gias ou, comme nous l'avons fait, à la descente de la pointe Lourde-Rocheblave.

    Revenant de la pointe par le même itinéraire qu'à la montée, nous guettons l'apparition, sur notre droite, du plateau d'éboulis remarqué à la montée. On s'y engage pour le traverser facilement en suivant les cairns. L'itinéraire s'approche ensuite d'un couloir ouvrant sur le glacier des Gourg Blancs, puis rejoint la crête au pied du pic, petite éminence qui ne dépasse que de quelques mètres. Son ascension ne présente aucune difficulté mais demande un minimum de prudence (15 minutes depuis la pointe Lourde-Rocheblave)


    768 x 576 (153 K)

    768 x 576 (166 K)
    Nous revenons sur nos pas pour retrouver sans problème l'itinéraire de montée et sommes de retour au col en 25 minutes.

    Remarques diverses et conseils éventuels
    Nous avons choisi de monter jusqu'à la cabane de Prat-Cazeneuve pour plusieurs raisons :
  • Le refuge de la Soula est situé trop bas ! Et je ne comprends pas pourquoi les topo-guides qui décrivent l'ascension des pics de Clarabide indiquent souvent les horaires en le prenant pour départ.
    A moins d'arriver tard et d'être pressé par la nuit, prenez le temps d'aller dormir plus haut : vous économiserez 5 km et 1h15/1h30 d'effort le lendemain...
  • Je préfère porter ma tente et profiter d'une soirée tranquille en montagne, que de mal dormir dans un refuge bondé où il faut réserver !

  • La cabane, que nous avons trouvée propre, compte 8 couchages, et il semble prudent de monter tout de même sa tente.
    Elle est construite à l'entrée d'un petit plateau herbeux où court le gave d'Aigues Tortes, et où il est facile de planter la tente. On trouve aussi quelques abris sous roche, et une source à proximité.
    Le "refuge de Pouchergues", près du lac du même nom, marqué sur les cartes IGN, a été détruit....