Le Gavizo-Cristail - 2890 m
Le shéma de la randonnée
Randonnée réalisée le 23 juillet 2018 par la voie normale

J'ai lu dans les topoguides : "larges pentes conduisant au sommet sans difficulté" ou encore "accessible les mains dans les poches", "on peut monter partout"...
Si on ne juge la difficulté qu'en regard de l'escalade, alors en effet, il n'y a pas d'escalade (Encore que... ayant abordé la crête trop à droite du sommet, j'ai du m'employer dans les gros blocs, avant de me résoudre à redescendre un peu).
Une fois sur place, on découvre une réalité un peu différente et, sans être difficile, l'approche du sommet nécessite attention et prudence.


Difficultés
  • On s'oriente à vue à partir du col de la Peyre Saint-Martin, et les cairns se font parfois rares au moment où on en a le plus besoin. Evitez donc le brouillard ou le mauvais temps.
  • Les 150 derniers mètres (en dénivelé) se gravissent, selon les passages, en terrain "à isards", raide, souvent fuyant et croûlant., qui demande une bonne attention à la montée comme à la descente.
  • Informations générales
    Départ : Parking de la Maison du Parc (1470 m), en vallée d'Arrens.
    Matériel : Pas de matériel particulier en l'absence de neige, mais crampons et piolets peuvent être nécessaires sinon
    Carte IGN Top 25 1647 OT "Vignemale"
    Horaire : 5h00 de montée, arrêts compris.
    Dénivellation : Environ 1420 m de dénivelé (en comptant les reprises), pour 22 km aller-retour.

    Accès routier à la Maison du Parc
    D'Argelès-Gazost, suivre la D918, direction Aucun / col d'Aubisque. On passe les villages d'Aucun, puis Marsous, et Arrens, où l'on quitte la D918 pour la D105 (étroite par endroits) en direction du lac du Tech, qu'on dépassera pour aller se garer 3 km plus loin, au terminus de la maison du Parc

    De la maison du Parc (1470) au col de la Peyre Saint Martin (2295) - 3h00 - environ 9 km
    Du parking, on passe devant la maison du parc pour traverser immédiatement un petit pont, à l'Est, et monter sur la gauche du gave. Le chemin pierreux décrit deux ou trois lacets dans la forêt avant de filer plein Sud pour rejoindre, en 20 minutes, le lac de Suyen (1560 m - 1 km)

    1024 x 768 (260 K)
    On dépasse le lac pour trouver rapidement une bifurcation (panneau) : la branche de droite descend vers la cascade de Doumblas, pour rejoindre le refuge du Larribet. Pour notre part, nous continuons à gauche. Le chemin monte régulièrement vers une sorte de selle, peu après laquelle on arrive au pla de Labassa (1731 m - 3,4 km), à 1h00 du parking.

    1024 x 768 (348 K)
    Une sente continue à gauche du gave, louvoyant dans les gros blocs, mais il est plus confortable de traverser le gave, grâce à une passerelle, pour cheminer à droite quelques minutes en terrain plus dégagé (mais plus marécageux par endroits), avant de revenir à gauche (deuxième passerelle) au fond du pla.
    Le sentier aborde alors la pente au S.E. pour entamer une série de grands lacets débonnaires, qui nous mènent au Sud vers un petit collet d'éboulis fermant la vallée, et le dépassent en contrehaut (1h35). La vallée se fait plus étroite et s'étire vers le Sud. Le chemin la suit, en contrehaut du fond, et la montée s'atténue. On parvient enfin à un verrou d'éboulis derrière lequel on découvre les deux lacs de Rémoulis (2017 - 2031 m - 6 km - 2h00 du parking)

    1024 x 768 (364 K)
    Le chemin passe en contrehaut des lacs en montant tout doucement, précédant une longue portion en faux plat qu'un névé assez pentu et dur (il reste à l'ombre assez longtemps) coupait. Je l'ai traversé prudemment, mais on pouvait l'éviter en descendant un peu dans les éboulis. On parvient sans autre incident au pied d'un petit ressaut (2h35 du parking) que l'on surmonte grâce à une série de courts lacets.

    576 x 768 (202 K)
    Une fois surmonté le ressaut, on aborde une nouvelle longue portion en très faible montée qui nous amène enfin au col de la Peyre Saint-Martin, ou l'on trouve la borne-frontière 312. Pause ! (2295 m - 9 km - 3h05 du parking, arrêts compris).

    1024 x 768 (358 K)

    L'ascension - 1h45 - environ 2 km
    Du col, on descend légèrement côté espagnol, dans une sorte de petit défilé, pendant une centaine de mètres avant d'en sortir par la droite (cairn) en remontant quelques mètres dans l'herbe et les rochers
    Remarque : on peut commencer à monter en diagonale dès le col (cairn aussi), mais c'est moins pratique
    On découvre devant nous un vaste replat peu pentu de terrain mixte herbe-rochers-éboulis, que l'on traverse vers l'Ouest en essayant de ne pas perdre d'altitude, pour passer au pied d'une arête rocheuse (orientée Nord-Sud) et rejoindre juste derrière une langue d'herbe plus commode que l'on va remonter.

    Itinéraire 1024 x 768 (365 K)
    Elle est assez raide, mais la végétation n'est pas piégeuse et on la remonte facilement en direction du Nord. On parvient en haut en 0h30 (depuis le col) pour retrouver le terrain plus rocheux.
    On poursuit la montée en tirant un peu au N.O. et l'on approche d'une saignée peu profonde où coule un ruisseau (j'y remplirai ma gourde au retour). On la longe sur quelques dizaines de mètres jusqu'à trouver un endroit où la traverser facilement, puis on reprend la montée vers le N. pour quelques minutes. Les cairns sont rares, mais on en trouve encore.
    Après environ 0h45, la pente s'adoucit et on arrive dans une sorte de cuvette montante. Devant nous, au Nord, des cairns semblent continuer, parmis les rochers et blocs, dans la même direction vers un point bas de la crête. Mais d'autres cairns tournent de 90 degrés à gauche, vers l'Ouest, pour suivre des coulées et défilés plus herbeux qui s'insinuent dans un ressaut. Le sommet apparaissant bien à gauche, au N.O., j'opte pour ces derniers.

    Itinéraire 1883 x 500 (527 K)
    Les cairns disparaissent, pour réapparaître plus haut sporadiquement mais, le sommet étant maintenant en vue, on peut se diriger vers lui, plus ou moins commodément en fonction du terrain. On vise globalement au N.O. les falaises rocheuses à l'extrêmité de l'arête qui descend directement du sommet. A l'approche de cette arête, on reprend une direction plus au Nord, vers le sommet lui même (environ 1h05).
    Je rencontre là quelques névés, dont certains pentus, que j'évite par la gauche, dans les rochers. On poursuit la montée vers le sommet parallèlement à l'arête pour parvenir au pied de la pente terminale (environ 1h30), qui se redresse et devient franchement pentue. Les rochers cèdent la place à un terrain plus fuyant et instable de petits éboulis, de terre et de cailloutis.

    Itinéraire 1024 x 768 (356 K)
    Le sommet est en fait une longue arête, orientée grossièrement Est-Ouest, dont le point haut est à l'Ouest. Vu d'en bas, tout semble plus ou moins équivalent dans cette pente rébarbative.
    Ne pas se laisser embarquer trop à l'Est : rester le plus possible à l'Ouest et vers l'aplomb du sommet, où l'on peut profiter de passages herbeux et d'un meilleur terrain.
    De manière générale, suivre autant que possible les portions herbeuses me semble une bonne idée.
    On rejoint alors directement le sommet.

    Mon expérience : ayant aperçu deux personnes descendre pleine pente, un peu plus à l'Est, je m'y suis dirigé. Le terrain et bien plus fuyant ; l'une des personnes à d'ailleurs dérapé, heureusement sans mal. J'ai abouti péniblement sur l'arête, à l'Est du sommet, pour trouver de gros blocs empilés qui m'ont demandé un peu de gymnastique, et j'ai fini par redescendre de quelques mètres pour retrouver une mauvaise trace, en contrebas, et accéder enfin au sommet.

    Sommet du Gavizo-Cristail - 2890 m - 1h45 depuis le col, 5h00 au total, depuis le parking.
    Le Balaïtous, qui surgit d'un coup lorsqu'on débouche au sommet, fait très forte impression ! Le panorama est immense et récompense tous les efforts.


    3272 x 550 (851 K)
    A la descente : du sommet, on commence par descendre au S.E. sur quelques dizaines de mètres (en distance), avant de se remettre parallèle à l'arête N.O. pour utiliser les passages herbeux empruntés à la montée. Attention toutefois à ne pas se laisser ensuite entrainer trop bas par les cairns. Repérez bien votre itinéraire à la montée, pour ne par trop tarder à revenir au S.E. en direction du col.
    Descendre trop bas n'est cependant pas catastrophique : les ressauts ne sont pas infranchissables et il y a toujours moyen de revenir vers l'Est.