Le Garmo Negro - 3051 m
Le shéma de la randonnée
Ascension réalisée le 28 juillet 2008 par la voie normale, au retour d'un circuit nous ayant permis de gravir également les pics d'Enfer

Difficultés
Crampons et piolet peuvent s'avérer nécessaires en début de saison, le ressaut avant le col d'Argualas pouvant présenter des névés raides.
La pente terminale, une fois déneigée, est un vaste champ d'éboulis et de cailloutis raides et croûlants.
L'arête entre le sommet et le col d'Argualas nécessite de la prudence et l'aide des mains par endroits.

Informations générales
Départ : "Parking" des Baños de Panticosa (1636 m), au terminus du Val de Tena (Espagne).
Accès depuis la France par Laruns et le col du Pourtalet.
Matériel : Crampons et piolet, dès que l'enneigement laisse craindre des névés mal placés
Carte Alpina "Panticosa-Formigal" au 1:25000 (dont les cotes diffèrent parfois légèrement de celles de l'IGN)
Horaire : 4h00 / 4h15, arrêts compris
Dénivellation : 1450 m environ,

Accès en voiture
Il faut dans un premier temps rejoindre Laruns, d'où l'on monte au col du Pourtalet. De là, la route redescend entre les téléskis vers Formigal, puis Sallent, dépasse le grand lac de Lanuza et le village d'Escarilla, peu après lequel on tourne à gauche pour suivre la direction de Panticosa. On dépasse ce dernier village pour poursuivre encore 8 km vers les baños de Panticosa.

L'accès aux bains est réglementé, et on ne peut aller en voiture jusqu'au terminus que si l'on a réservé (si l'on est client de l'hôtel, du refuge, des thermes,...), et un garde filtre les entrées.
On doit donc se garer le long de la route (beaucoup de voitures le week-end) ou sur les rares petits parkings, et faire le dernier kilomètre à pied.

Un parking semblait en contruction (en juillet 2008) juste avant le poste de contrôle.


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Préambule
Ayant bivouaqué aux lacs de Pondiellos, nous avons passé le col de Pondiellos (2810 m) et entamé la descente vers les bains. Parvenus à environ 2600 m, à la bifurcation entre le chemin du Garmo Negro et celui du col, nous avons laissé les sacs pour nous diriger vers le sommet.
Je ne peux donc pas décrire exactement la montée, depuis les bains jusqu'à cette bifurcation, mais étant donné qu'il nous a fallu 1h45 pour en descendre et que le sentier est raide, je pense que 2h30 doivent suffire pour y monter.

Le départ du sentier n'est pas forcément évident à trouver : il faut emprunter l'allée qui longe le lac, à la lisière du parc arboré, et continuer dans la même direction (N.O.) jusqu'à croiser un large chemin, qui fait une épingle qu'on peut couper, puis gagner les lacets sur la droite


De la bifurcation du col de Pondiellos (~2600 m) au sommet (3051 m) - 1h25 arrêts compris
Après une rude montée, le chemin oblique à gauche à l'approche du col de Podiellos, traverse un petit "replat" et file franchement au S.O., passant environ 200 m sous le col.

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On arrive au pied de l'arête Sud du Garmo Negro, où l'on remarque assez difficilement les semblants de trace et le cairn qui indiquent le chemin du col, vers le N.O. (c'est là que nous avons laissé nos sacs).
Un sentier, bien visible, continue au S.O. dans des éboulis, sous les parois du Garmo Negro. Des bouts de trace remontent plus encore vers le pied des falaises, avec apparemment pour seul but d'éviter des névés pourtant faciles et peu pentus, et il est inutile de s'y fourvoyer
Cette traversée sous les parois nous amène, en 20 minutes (depuis la bifurcation), à l'entrée d'un vallon fermé par un barre rocheuse, défendue par un névé dont la pente s'accentue franchement. On traverse ce névé en diagonale, en direction de l'Argualas, pour rejoindre la trace dans des éboulis croûlants et surmonter le ressaut par sa gauche.
On débouche, en 35 minutes (depuis la bifurcation), dans la large cuvette enneigée qui mène au col d'Argualas.

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De là, on peut :
  • monter jusqu'au col et grimper le long de l'arête S.O.
  • piquer tout de suite à droite en prenant le névé en écharpe pour monter dans la pente directement sous le sommet.

  • C'est ce que nous faisons, gardant l'arête pour la descente. On remonte donc le névé vers la droite en direction d'une sente qu'on aperçoit dans les éboulis. Elle remonte ce terrain fuyant en raides zigzags, et l'on grimpe de deux pas pour redescendre d'un. Enfin, 25 minutes après avoir quitté le fond de la cuvette, nous foulons le sommet du Garmo Negro (3051 m).

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    Retour aux Bains de Panticosa - 1h25 chargés, arrêts compris
    Du sommet, on peut redescendre intégralement par l'arête, en suivant d'abord vers l'Ouest une portion presque horizontale. Nous avons préféré l'éviter et descendre d'abord dans la pente, par où nous étions arrivés, pour obliquer rapidement à droite dès que possible et traverser les éboulis pour rejoindre l'arête dans sa partie descendante. Le terrain, plus rocheux, y est bien moins fuyant et l'on s'y aide à peine de mains.
    Nous rejoignons le col d'Argualas en 20 minutes.

    Nous dévalons alors dans la cuvette enneigée pour retrouver notre chemin au dessus du ressaut, et reprendre nos sacs où nous les avions laissés en 35 minutes (depuis le col d'Argualas).

    Nous continuons la descente vers le N.E. Puis le chemin descend vivement vers l'Est le long d'un ruisseau, le franchit, passe un petit replat, et reprend sa route à l'Est sans prendre la peine de faire beaucoup de lacets, raide trace de terre dans la pente herbeuse, longeant d'assez loin l'arête qui descend du pic de pondiellos. Après une dizaine de minutes, il débouche en haut d'un ressaut et tire à gauche à la recherche d'un terrain plus facile, avant de revenir à droite, au pied du ressaut. Puis il reprend à l'Est sa raide descente vers une pente herbeuse plus douce et parsemées de jeunes pins. On aperçoit sur notre droite une vaste cuvette (la Mallata alta de las Argualas) où quelques isards s'ébattent sur un névé, puis on rejoint un petit torrent, le long duquel on descend avant de gagner la plantation clairsemée, que l'on traverse vers l'Est. Les arbres se font un peu plus âgés, et le chemin oblique franchement à droite pour une longue traversée vers le Sud où, après quelques grands lacets, il rejoint une agréable prairie (la Mallata baja de las Argualas). Il s'enfonce à nouveau parmi les arbres pour faire quelques nouveaux lacets et revenir progressivement au Nord, au dessus des bains, que l'on atteint enfin après une dernière série de lacets. Là, le chemin se perd un peu, mais on se dirige facilement à vue.


    Remarques diverses et conseils éventuels
    La première ascension :
    Le 23 juin 1876, Henry Russell - encore lui ! - toujours accompagné du guide Sarettes, parvient au sommet du Garmo Negro, qu'il nomme alors Arualas (H. Russell : Souvenirs d'un montagnard).
    Mais il s'agit bien du Garmo Negro, puisqu'il le situe entre l'Algas et le pic de Pondiellos, et le décrit comme le plus élevé des trois.