La Grande Fache - 3005 m
Le shéma de la randonnée
Randonnée réalisée la dernière fois le 06 août 2016 par la voie normale, avec bivouac aux lacs de la fache. Nous avions fait étape, la première fois, au refuge Wallon.
J'ai également réalisé l'ascension sur une seule journée le 25 août 2004.

Difficultés
La Fache est classée, dans beaucoup de topo-guides, comme un 3000 très facile. Mais je crois qu'il faut néanmoins avertir les randonneurs :
Le chemin du Parc National ne présente en effet aucun problème jusqu'au col de la Fache ; on reste jusque là dans le domaine de la randonnée.
La difficulté vient des quelques centaines de mètres d'arête (350 mètres en dénivellation) qui conduisent ensuite au sommet. Non pas une difficulté technique (il faut souvent mettre les mains, mais l'escalade est facile et le rocher plutôt franc), mais il faut aborder avec prudence certaines parties rocheuses, ainsi que les couloirs raides en cailloutis fuyant, parfois un peu exposés, leur préférant le rocher lorsque c'est possible.
Quoi qu'il en soit, n'hésitez pas à rebrousser chemin si vous ne le sentez pas ! Vous ne serez certainement pas seul dans ce cas.

Malgré sa "facilité" c'est donc, vous l'aurez compris, un sommet à réserver aux habitués à la haute montagne et qui demande une bonne attention.
On y ajoutera le kilométrage important, qui impose une bonne condition physique si l'on fait l'aller-retour dans la journée.

Informations générales
Départ : Parking du Pont d'Espagne (1459 m), en vallée de Cauterets
tarif 2023 : 8 € pour 1 à 12h, jusqu'à 11 € au delà. Vous trouverez l'info à jour sur le site de Cauterets.
Etape : Refuge Wallon (ou du Marcadau) - 1865 m
ou bien (préférable à mon goût) lac supérieur de la Fache - 2427 m
Matériel : Pas de matériel particulier en l'absence de neige
Carte IGN Top 25 1647 OT "Vignemale"
Horaire : 2h15 du parking au refuge - 3h15 du refuge au sommet (arrêts compris).
ou bien 3h45 du parking au lac le plus haut (2427 m), puis 1h30 / 1h45 du lac au sommet
Dénivellation : 1150 m depuis le refuge, 1600 m environ depuis le parking, pour environ 27/28 km au total (A/R).

Du Pont d'Espagne au refuge Wallon - 8 km - 2h15
Cliquez ici pour cette partie du trajet...

Du refuge Wallon au col de la Fache (2664 m) - 5 km - 2h00 arrêts compris
Après une petite pause, on descend le long du gave, en face du refuge, pour trouver un petit groupe de pins et une passerelle enjambant un joli trou d'eau.
Le chemin oblique immédiatement au S.O. pour contourner la base du pic de l'Affront, puis revient au S. pour rejoindre l'entrée du pla de Loubosso.
On trouve, après 10 minutes, une première passerelle, puis une seconde une minute plus tard, juste après laquelle le chemin se scinde en deux. Délaissant le sentier de gauche, qui remonte le plateau vers le S.O. en direction du port du Marcadau, nous tournons à droite pour attaquer tout de suite, sur les flancs verts de l'Araillous, les lacets du sentier de la Fache.
Ils s'élèvent régulièrement au dessus du Pla de Loubosso, que l'on finit par perdre de vue alors que le terrain devient plus moutonné. Le sentier traverse enfin une cuvette herbeuse en haut de laquelle il arrive à un petit défilé d'où l'on découvre un laquet dont on traverse le déversoir (2281 m - 3 km et 1h00 depuis le refuge).

768 x 586 (196 K)
On s'élève dans l'herbe sur la gauche du laquet, pour rejoindre l'entrée d'un ravin d'éboulis, souvent partiellement occupé par un névé et où cascade un ruisseau. On le franchit pour remonter le ravin par la droite, dans les cailloutis, le sentier se faisant plus raide sur la fin.
Il débouche sur une cuvette d'herbe et d'éboulis, que l'on traverse et que suit un replat plus herbeux au bout duquel on aperçoit, sur la gauche (Est), le plus haut des lacs de la fache (2427 m - 1h30 depuis le refuge, arrêt compris).
Si vous comptez bivouaquer là, quittez le chemin du col et rejoignez, en deux minutes, les rives du lac.

768 x 576 (168 K)

1720 x 500 (316 K)

1847 x 400 (111 K)
Le col est maintenant bien visible, à l'Ouest. Le sentier remonte par la droite, puis dans le fond, le large vallon encombré d'un chaos d'éboulis bruns et ocres, où la marche est facilitée par les névés, en début de saison.
2664 m - 5 km et 2h00 depuis le refuge, 4h30 du Pont d'Espagne, arrêt compris.
0h30 / 0h45 depuis le lac.

A l'Est, les trois lacs de la Fache scintillents dans le Soleil du matin avec, en toile de fond, les Chabarrou et le Vignemale. A l'Ouest, versant espagnol, le grand lac de Respumoso attire les regards, ainsi que le solitaire pic du midi d'Ossau.


512 x 768 (135 K)

768 x 491 (156 K)

768 x 491 (179 K)

Du col de la Fache au sommet - 1h00
Nous ne nous attardons pas trop dans le vent assez fort qui balaye le col et rejoignons, au Sud, la base de la Fache, où une trace encore assez visible s'élève. Elle se fera de plus en plus intermitente.

Itinéraire 576 x 768 (197 K)

576 x 768 (168 K)

576 x 768 (131 K)

1024 x 768 (403 K)
L'arête et ses abords sont assez chaotiques ; heureusement, on recontrera de nombreux cairns pour nous guider. Ils indiquent parfois des directions différentes, et ce n'est pas perdre du temps que de faire quelques mètres d'un côté puis de l'autre, en cas d'hésitation, pour choisir sa route. J'ai observé que suivre généralement les cairns les plus grands est une bonne option...

L'ascension débute donc par une trace assez redressée, qui bute assez vite sur l'arête rocheuse. On se porte progressivement sur la droite (il faut parfois s'aider des mains) jusqu'à parvenir sous un ressaut rocheux fissuré.
On oblique alors pour revenir à gauche vers l'arête, en suivant d'abord un couloir de cailloutis. Pour ce deuxième tiers de l'ascension, les cairns louvoient sur l'arête, ou très légèrement à droite, entre rochers et cailloutis, et il faut de plus en plus s'aider des mains.
Le dernier tiers est celui qui requiert le plus d'attention : il faut presque continuellement escalader (F), et les passages exposés, bien que courts, sont plus nombreux. On alterne entre portions d'arête, et petites cheminées (d'abord à droite, puis à gauche de la crête). Il vaut mieux ne pas se laisser embarquer à trop descendre sur le versant français, au risque de se trouver en mauvaise posture sur des sentes glissantes, en terrain à isards.


576 x 768 (148 K)
Il n'y a même pas un kilomètre du col au sommet, mais il faut tout de même une bonne heure pour en venir à bout. C'est dire si l'on y progresse laborieusement... Mais quel panorama ! Des sommets de la vallée d'Aspe, à l'Ouest jusqu'aux lointains Posets, à l'Est, les Pyrénées nous émerveillent.

1977 x 550 (369 K)

1958 x 550 (373 K)

1280 x 750 (241 K)
Le retour n'ira guère plus vite que la montée, demandant attention et prudence.

Des variantes pour le retour
On peut naturellement revenir par le chemin pris à la montée. C'est ce que je fais généralement.

Une variante consiste à faire, à l'envers, ce que j'avais déjà fait en revenant du port du Marcadau : à la descente du col, quitter le sentier environ 5 minutes avant d'arriver près du plus haut des lacs de la Fache et s'engager à droite dans le vallon, en direction du pic Falisse (Sud). Il faut perdre un peu d'altitude pour éviter au mieux les éboulis, tout en restant bien au dessus du second lac ; c'est le passage le plus laborieux. On traverse ainsi le vallon descendant du col, en se drigeant à vue vers une terrasse moutonnée qui court horizontalement au pied du pic Falisse. On tire un peu à droite pour remonter dans l'herbe et la prendre à son extrêmité Ouest. On trouve alors des bouts de traces et des cairns parcourant la terrasse vers l'Est. On passe le petit lac du Falisse (2403 m), bien peu visité, avant de redescendre légèrement pour retrouver le chemin du port du Marcadau, qu'on suit jusqu'au refuge Wallon.


Itinéraire 1024 x 768 (345 K)
La variante que nous avons suivie cette année (2016) rejoint également, mais un peu plus bas, le chemin du port du Marcaudau. Il faut rejoindre le plus haut lac de la Fache (2427 m - Ca tombe bien : c'est celui où nous avons bivouaqué, et nous devons y récupérer notre matériel, laissé au pied d'un rocher). On emprunte la sente, rive droite, pour gagner le bourrelet à l'extrêmité Est du lac. Ici, la sente descend dans l'herbe vers une cuvette, au bout de laquelle elle décrit des lacets raides, tirant de plus en plus à droite (Sud) pour finalement arriver au deuxième lac de la Fache (2332 m), dont on admire le bleu limpide.
On en traverse le déversoir pour retrouver, au Sud, la sente qui contourne horizontalement un mamelon en tirant progressivement à droite. Le chemin se perd alors et l'on doit louvoyer à vue entre les petites barres, dans des pentes herbeuses faciles, mais assez raides, en direction approximative du chemin du port du Marcadau, que l'on finit par apercevoir devant nous. On le rattrape peu avant qu'il ne traverse le torrent.

1107 x 768 (370 K)

1097 x 768 (365 K)

1306 x 768 (466 K)

Remarques diverses et conseils éventuels
L'ascension de la Fache est similaire, en temps, distance et dénivellation, à celle du petit Vignemale. Il y a tout de même une différence notable : la trace qui mène au sommet du petit Vignemale est certes assez raide, mais n'oppose aucune difficulté et n'est pas exposée (on peut très bien éviter de trop s'approcher des bords !).
L'arête de la Fache requiert, elle, une attention soutenue. Dans cette optique, coucher au refuge Wallon (ou camper à proximité) permet de l'aborder le lendemain dans un meilleur état de fraîcheur.

Le mieux est encore, comme souvent, de monter bivouaquer le plus haut possible et, dans cette optique, le plus haut des lacs de la Fache est idéalement placé. Vous y passerez en outre une merveilleuse soirée en montagne, loin de la foule.

J'ai néanmoins réalisé, en 2004, l'ascension sur une seule et longue journée, ce que je ne referai sans doute plus...