Le tuc de Mulleres (ou Molieres) - 3010 m
Le shéma de la randonnée
Ascension réalisée sur deux jours, le 28 Mai 2011, par la voie normale de la vallée de Mulleres.
L'autre voie normale part du plan d'Estan, accessible par Benasque.
Le panorama au sommet est grandiose et l'Aneto se dévoile sous un jour nouveau.

Remarque sur la toponymie : les plateaux cités changent parfois de nom et de localisation d'une carte à une autre (pourtant toutes espagnoles) ! Ainsi Lo pla sur une carte est appelé Pleta de Mulleres sur une autre, lequel pleta de Mulleres correspond au plateau suivant (appelé Aiguamoll par ailleurs) sur la première carte...


Difficultés
Le tuc de Mulleres est généralement donné pour un pic facile. En plein été, une fois les névés disparus, il ne reste sans doute que la raideur des pentes à l'approche du col, puis la quinzaine de mètres d'escalade facile pour accéder à ce dernier et enfin l'arête finale, aérienne d'un côté mais facile.
C'est un peu moins évident en début de saison : les névés tantôt facilitent la progression, tantôt l'entravent. Ainsi l'approche du col, sur une pente de plus en plus redressée (45° et même plus sous le col, où le névé recouvre une partie que l'on escalade en été) demande prudence et attention, ainsi que certains névés passagèrement pentus et débouchant sur des barres rocheuses.
Par ailleurs la neige recouvre nombre de cairns, mais l'orientation reste sans problème par beau temps.
Concernant la montée à partir du plan d'Estan : nous avons seulement pu constater que les grands névés de la face Ouest étaient moins pentus que ceux que nous avions passés, et que l'arrivée au col (et même plus haut grâce à la neige) ne nécessitait pas d'escalade. Le tuc semble en effet sans problème par cette face.

Informations générales
Départ : Parking de l'hospice de Viella (1630 m), à la sortie Sud du tunnel de Viella, en Espagne.
Etape : Au refuge (non gardé) de Molieres (2360 m) - 12 couchages, en se serrant bien !
Matériel : Piolet et crampons en début de saison ; aucun matériel particulier en l'absence de neige
Horaire : 2h55 arrêts compris, du parking au refuge (et 2h10 pour la descente)
2h35 arrêts compris, du refuge au sommet (et 2h10 également pour la descente). Il faut certainement moins de temps une fois la neige disparue.
Dénivellation : 750 m environ du parking au refuge
650 m le lendemain, du refuge au sommet.

Accès routier
On remonte la vallée de Luchon et l'on suit la route de l'Espagne (direction Lerida) passant par St Béat et Fos. 20 km après avoir passé la frontière, on traverse Viella (ou Vielha), toujours direction Lerida, et l'on passe le tunnel. Environ 200 m après la sortie de ce dernier, on remarque une route parallèle et un embranchement à gauche, mais il faut continuer quelques centaines de mètres pour pouvoir faire demi-tour et l'emprunter. Elle monte vers les bâtiments de l'hospice (ou refuge San Nicolau), au dessus de la sortie du tunnel, et juste à côté de celle de l'ancien tunnel. Vaste parking à gauche des bâtiments.

768 x 576 (159 K)

768 x 576 (188 K)

Du parking (1630 m) au refuge (2360 m) - 2h55 arrêts compris
Du parking, on laisse le chemin montant au N.O. vers le port de Viella, et l'on descend à l'Ouest pour gagner Lo Pla (1610 m), vaste plateau où une piste s'engage à droite du torrent (rive gauche). Elle se transforme bientôt en un simple sentier qui traverse les bosquets et coupe plusieurs petits torrents annexes. A l'approche d'une cascade, en partie cachée par les arbres, le sentier entre dans un bois et surmonte le ressaut de la cascade en quelques lacets serrés (0h35 arrêts compris - environ 1700 m).

576 x 768 (218 K)
On découvre, 100 mètres plus loin, un joli plateau fleuri, le Pleta de Molieres, ou d'Aiguamoll le bien nommé, où le gave musarde. On trouve tout de suite une bifurcation : Le chemin le plus marqué poursuit droit devant, repéré par un cairn, et passe légèrement en contrehaut du plateau, dans des blocs encombrés de végétation (nous l'avons pris à l'aller). Le second (nous l'avons pris au retour) descend vers le gave, qu'il traverse à gué (selon la hauteur d'eau !) quelques dizaines de mètres plus loin et serpente sur le plateau parmi les herbes parfois humides. Il remonte, au bout du plateau, pour rattraper l'autre embranchement. On butte là sur un petit ressaut coupé par une nouvelle cascade (1h30 arrêts compris).

576 x 768 (244 K)

768 x 576 (222 K)

768 x 576 (197 K)
Le sentier se redresse soudainement et il faut s'aider un peu des mains pour passer la cascade par la droite. On débouche à l'entrée du vallon de Pleta Nova, et la sente de terre se perd rapidement dans les éboulis et la végétation (cairns). On progresse ainsi à l'Ouest, un peu laborieusement par moment, vers la muraille qui ferme le vallon, verrou qui retient les lacs, et que l'on atteint en 2h00 arrêts compris.
On s'éloigne de la cascade en tirant à droite pour suivre les courts et raides lacets, souvents encombrés d'éboulis, et louvoyer ainsi entre les barres rocheuses. Le sentier se scinde parfois, mais on s'en aperçoit mieux à la descente.

768 x 576 (204 K)

576 x 768 (212 K)
Cette rude montée nous mène en haut du ressaut, alors que le sentier revient vers la gauche, se rapprochant de la cascade. On entre dans un vallon plus encaissé et encore largement enneigé (2h40) et la cabane orange du Refugi Molieres apparaît bientôt en contrehaut sur la droite, perchée sur son promontoire à 2360 m. Nous y arrivons en 2h55 arrêts compris.


576 x 768 (181 K)

558 x 768 (235 K)

576 x 768 (188 K)

1200 x 451 (236 K)

1280 x 338 (137 K)

Du refuge (2360 m) au sommet (3010 m) - 2h35 arrêts compris
Nous prenons notre petit déjeuner devant le refuge en admirant le magnifique lever de Soleil et les deux jeunes isards qui s'amusent un peu plus bas. La neige est encore dure en surface, mais ça ne durera pas.

1200 x 455 (302 K)

1024 x 768 (375 K)
Du refuge, nous ne descendons pas vers le lac, mais partons à l'Ouest en restant largement au dessus du fond du vallon, essayant de ne pas perdre d'altitude (cairns, puis sentier). Nous coupons plusieurs névés et le sentier remonte un peu pour aboutir au dessus du déversoir du plus grand des lac de Mulleres (env. 2400 m - 0h30 arrêts compris), que l'on passe à flanc par la droite, quelques dizaines de mètres en contrehaut, pour arriver assez vite près du dernier lac, plus petit (env. 2480 m - 0h45 arrêts compris).

768 x 678 (227 K)

576 x 768 (203 K)
Le col (ou coret) de Mulleres apparaît, encadré par la cime horizontale du tuc, à gauche, et le Cap de Toro (2975 m) à droite. Un sentier mène vers ce dernier lac, mais on tourne franchement à droite (N.) avant de l'atteindre en suivant les cairns. La pente s'accentue et l'on revient au N.O. butter sur une petite barre rocheuse que l'on surmonte en s'engageant dans une ravine/couloir d'une dizaine de mètres où descend un ruisseau de fonte (env. 2620 m - 1h10 arrêts compris)

576 x 768 (192 K)

1157 x 450 (222 K)
Le paysage se fait de plus en plus enneigé ; ici et là émergent des zones d'éboulis et des mamelons rocheux. Nous nous arrêtons sur l'un d'eux pour sortir le piolet et chausser les crampons. La neige de printemps est traitresse : dure, parfois glacée, inconstante, le Soleil qui chauffe fort crée rapidement en surface une couche lourde, glissante et qui n'accroche pas. Nous progressons avec prudence dès que la pente se redresse, que le névé est un peu exposé, ou aux abords des rochers, où le névé est creusé par en dessous.
Les cairns mènent à droite du col, et nous entamons une traversée montante sur une pente de plus en plus redressée, avoisinnant 45°. A l'aplomb du col, elle se redresse encore pour les derniers mètres. Prenant pied sur les rochers, nous gagnons une petite terrasse où nous laissons le matériel. Une dizaine de mètres d'escalade facile nous conduit au col (2938 m - 2h20 arrêts compris), d'où nous découvrons le versant opposé, apparemment moins pentu, et surtout l'Aneto qui fait forte impression.
La crête est assez étroite au début et demande de l'attention, mais on y progresse facilement, légèrement sur la droite et à peine en contrebas. Elle se redresse un peu en devenant moins aérienne, et les gros blocs qui la composent maintenant demandent un peu de gymnastique pour arriver au sommet.
Tuc de Mulleres - 3010 m - 2h35 arrêts compris.

768 x 576 (172 K)

1280 x 400 (170 K)

1265 x 450 (217 K)