Le Turon de Néouvielle- 3035 m
Le shéma de la randonnée
Randonnée réalisée la dernière fois le 23 juin 2012.

Il m'aura fallu 23 ans pour revenir au Turon, et l'ascension fut un peu moins facile que dans mon souvenir.
Il faut dire que m'étais fait mal au dos 2 jours avant et que je marchais prudemment et lentement ! Les temps notés sont donc certainement un peu supérieurs à ceux que vous mettrez.


Difficultés
Aucune difficulté rencontrée, autres que celles liées à la nature du terrain, parfois chaotique et malaisé, ou aux névés piégeux. On cherche parfois l'itinéraire (plusieurs chemins possibles) entre les lacs : à ne surtout pas faire par temps de brouillard ! On pourrait se retrouver mal engagé.
D'autre part, en cette fin juin, la neige molle avait une fâcheuse tendance à céder sous les pas partout où elle recouvrait des champs de gros éboulis.

Informations générales
Départ : Plateau du Lienz (1520 m), dans la vallée de Barèges, ou de Barèges même (1210 m).
Carte IGN Top 25 1748 OT "Gavarnie"
Etape : Bivouac au lac Det Mail (2350 m)
Horaire : 2h45 du Lienz au lac Det Mail
2h45 du lac Det Mail au sommet, par la coume Estrète.
ou bien :
2h45 de Barèges au lac de coume Escure
3h30 du lac au sommet par les lacs de Maniportet.
Dénivellation : Depuis le Lienz : environ 850 m pour le lac Det Mail, 700 m le lendemain pour le sommet.
Depuis Barèges : environ 950 m pour le lac de coume Escure, 900 m le lendemain pour le sommet.

Accès routier
De Lourdes, rejoindre Luz, où l'on prend la route du col du Tourmalet. On traverse Barèges pour tourner à droite, 2 km après la sortie du village, en direction du plateau du Lienz. 2 km de route forestière mènent au plateau, où l'on se gare aux abords du restaurant "chez Louisette" (50 mètres plus loin, la route goudronnée devient piste, moyennement carossable et en mauvais état par endroits si l'on ne possède pas un 4x4 ; on doit de toute manière s'arrêter à 1676 m, à côté du parc à bétail)

Si l'on veut partir de Barèges même, se garer vers le haut du village, place des thermes.


Du Lienz (1520 m) au lac Det Mail (2350 m) - 2h45 arrêts compris.
Si vous partez de Barèges même : Du parking des thermes, traverser la route principale et prendre la rue en face pour commencer à grimper à droite de l'Hospitalet, en direction du plateau du Lienz (Attention : plusieurs chemins, mais des panneaux nous guident). Le sentier décrit des lacets dans une forêt magnifique, croisant parfois la ligne du funiculaire de l'Ayré (arrêtée en 2000 ; un projet de rénovation est à l'étude), et atteint le plateau (~1520 m) en environ 0h45 (à ajouter aux 2h45 données dans le titre)

Au Lienz, juste avant "chez Louisette", au niveau du bâtiment de l'école équestre, remonter la large pente herbeuse pour s'engager dans le vallon de la Glère ; on rejoint la piste en trois minutes, au niveau des petits bâtiments en bois du camp Rollot


1155 x 500 (219 K)

768 x 576 (221 K)

768 x 576 (186 K)
On suit la pente douce de la piste sur 3 km jusqu'à l'enclos à bétail (0h50 arrêts compris - 1676 m). Elle décrit ici un très grand lacet à droite, qu'on va couper par un sentier d'éboulis qui prend derrière l'enclos. Après une montée directe, on retrouve la piste (1h10) pour quelques lacets plus petits jusqu'à arriver à l'embranchement qui conduit à la station de pompage EDF, sur la gauche. On trouve ici un nouveau sentier qui permet de couper un autre très large lacet de la piste, que l'on rejoindra à nouveau pour la suivre jusqu'au refuge de la Glère (2h00 arrêts compris - 2130 m - environ 5,5 km -comptez presque 1km de plus si vous suivez intégralement la piste)

765 x 574 (172 K)

1095 x 500 (230 K)

768 x 576 (218 K)

756 x 567 (194 K)
De l'autre côté de la terrasse, le sentier continue vers les lacs du Néouvielle. Il se fait plus tourmenté en suivant le bourrelet qui sépare le lac de Coume Escure de la vallée montant de Betpouey, et après 25 minutes, traverse le torrent sur une étroite passerelle en béton, et arrive à une bifurcation. Délaissant le sentier horizontal qui file vers le refuge Packe (que l'on aperçoit au Sud sur son col), on grimpe en cours lacets à gauche en direction du Néouvielle et l'on entre dans le parc national, dont on suit les marques pour atteindre le déversoir du lac Det Mail (2h45 arrêts compris - 2340 m - environ 2 km du refuge)

On trouve des emplacements de bivouac tout près du déversoir, un peu au dessus du lac, en restant quelques dizaines de mètres hors du parc, ou bien à son extrêmité opposée.
Comme en 1989, des nuées de moustiques nous attaquent, et c'est par miracle qu'aucun ne pénètre dans la tente !


1210 x 500 (235 K)

756 x 567 (194 K)

768 x 597 (159 K)

768 x 576 (52 K)

Du lac Det Mail (2340 m) au sommet du Turon (3035 m) par la coume Estrète - 2h45 arrêts compris.
Nous étions, en 1989, montés par le vallon de Maniportet pour redescendre accrobatiquement par la coume estrète. Nous avons cette fois fait l'inverse.
Du déversoir du lac Det Mail, suivre le sentier qui, au bord de l'eau, le contourne par l'Ouest (à droite). Après une courte montée, on atteint le lac de la Manche (2351 m), après lequel sente et cairns nous amènent au lac Estelat inférieur (2399 m) en 20 minutes. On le contourne lui aussi par la droite (Ouest) pour atteindre rapidement le lac Estelat supérieur (2423 m), que l'on contourne encore par la droite pour arriver à l'entrée de la coume Estrète en 35 minutes

991 x 500 (186 K)

575 x 768 (191 K)
Ravin étroit constitué d'éboulis et de gros blocs , la coume est fastidieuse à remonter comme à descendre. Inutile d'espérer aujourd'hui profiter de l'enneigement, encore relativement abondant, pour s'épargner de la peine : malgré l'heure matinale, la température est déjà élevée et la neige molle cède souvent sous nos pas et l'on se retrouve parfois coincé jusqu'à la cuisse entre deux blocs. Nous suivons donc les cairns avec prudence, louvoyant entre les névés suspects et les éboulis. La coume s'élargit en une petite cuvette, puis finit par s'évaser jusqu'au col de coume Estrète (2767 m).

768 x 491 (131 K)

768 x 583 (161 K)

768 x 580 (167 K)
Si nous avons d'abord globalement suivi le fond de la coume, nous avons fini par tirer sur la gauche dans les derniers névés pour abandonner la neige et aborder les rochers. Nous sommes finalement arrivés à gauche du col, une trentaine de mètre plus haut, en 1h15 depuis le dernier lac, soit 2h00, arrêts compris, depuis la tente.

768 x 576 (154 K)

756 x 567 (153 K)
Le parcours ne pose plus de problème à partir de là : on grimpe rudement dans les éboulis en suivant plus ou moins le bord de l'arête, au gré des cairns et des bouts de sente. Après 20 minutes, la pente s'adoucit et l'on débouche... sur un vaste col (2911 m) d'où l'on découvre enfin le Turon, maintenant tout proche. Le pente se redresse à nouveau pour un dernier petit ressaut avant de s'adoucir définitivement aux abords du sommet.

Turon de Néouvielle - 3035 m - 2h45 arrêts compris depuis le lac Det Mail.


2632 x 500 (508 K)

576 x 768 (167 K)

768 x 576 (195 K)

768 x 576 (185 K)

753 x 768 (175 K)

768 x 576 (187 K)

Du sommet au lac Det Mail (2340 m) par le vallon de Maniportet - 3h00 arrêts compris.
Arrivés au Turon par le N.O., nous en repartons par le Nord, en direction des lacs de Maniportet, que l'on aperçoit plus bas, encore bien pris par la glace. On descend d'abord le long de la crête, puis par une large pente d'éboulis (cairns, traces), jusqu'à arriver au bourrelet morainique qui borde ce qui reste (en reste-t-il seulement ?) du glacier de Maniportet, à l'aplomb du pic des Trois Conseillers. On peut chercher un endroit où prendre pied sur le glacier (Il y a 23 ans, ayant pris cet itinéraire à la montée, nous étions sortis du glacier par là), mais nous préférons cette fois suivre la moraine qui borde le glacier à l'Ouest en nous fiant aux nombreux cairns. Nous progressons laborieusement et, laissant le lac glacé (2747 m) assez loin à gauche, il nous faudra 1h15 (arrêts compris) pour atteindre le lac Bleu (2651 m).

768 x 576 (202 K)

1360 x 500 (209 K)

1866 x 500 (359 K)

1098 x 500 (232 K)
On laisse également le lac Bleu et le laquet suivant à notre gauche. Guidés toujours par les cairns, nous arrivons au premier des lacs Verts (2626 m, 15 minutes du lac Bleu), qu'on laisse, lui, à notre droite, et l'on atteint bientôt le sommet du grand ressaut, coupé par le torrent, qui retient les lacs de Maniportet. Les cairns le descendent par la gauche (on ne traverse jamais la cascade, qui reste à droite), où il est moins pentu, mais on doit néanmoins chercher parfois son chemin et s'aider des mains par endroits. Descendre ce terrain chaotique n'est pas une sinécure, et il nous faudra 35 minutes pour parvenir enfin au pied du ressaut.

768 x 576 (203 K)
Une haute croupe se dresse à gauche et l'on en suit la base, toujours sur un terrain assez tourmenté. Puis le vallon se rétrécit comme on aperçoit plus bas le lac de la Mourèle, où nous ne descendrons pas. On se rapproche du torrent et le vallon se ferme, bientôt coupé par une prise d'eau (2h45 du sommet, arrêts compris), au niveau de laquelle on trouve une conduite dallée, quittant l'axe du vallon pour obliquer dans un petit ravin à gauche, lequel débouche rapidement sur le lac Det Mail !

576 x 768 (232 K)
On suit la petite croupe dominant le lac au N.E. pour en rejoindre le déversoir. Il faut continuer à descendre en suivant les cairns si l'on veut rejoindre le refuge de la Glère.
Mais dans notre cas, pour revenir à la tente, nous nous retrouvons du mauvais côté et, en début de saison, le gave est gros et difficile à traverser. On quitte la croupe pour descendre de quelques mètres et rejoindre le bord de l'eau, peu avant le déversoir. De gros rochers permettent de traverser, mais le premier pas nécessite une grande emjambée (plus facile si l'on a deux bâtons), et l'on doit enchainer sans s'arrêter. Le gros monticule sur lequel on aboutit est en fait une petite île, que l'on contourne par le N.O. pour trouver un sentier et une traversée, facile cette fois. Retour à la case départ !

En 1989...
Parvenus au déversoir du lac de la Glère, nous n'étions pas montés vers le refuge, mais avions pris le sentier qui suit le bord du lac à l'Ouest (sous le refuge) pour filer quelques minutes plus loin et planter la tente près du lac de Coume Escure (2132 m - 2h45 de Barèges même)
Du lac, nous avions traversé directement au Sud-Est en direction de la crête de la Mourèle pour arriver au lac de la Mourèle (2297 m), d'où nous avions rejoint le vallon de Maniportet.
petite remarque au passage : du refuge, on peut suivre le chemin que nous avons pris vers la birfurcation avec le sentier du refuge Packe, mais il doit falloir monter vers le lac Det mail avant de traverser le gave et rester ainsi du bon côté

A la descente : Nous avions commencé à descendre vers le col de coume Estrète mais, parvenus à la cote 2911 m (col au dessus du premier ressaut), nous nous étions laissés embarquer à droite, sur la croupe qui sépare la coume Estrète du vallon de Maniportet en retournant progressivement au Nord. Nous avions dû gagner le fond de la Coume Estrète en descendant, sur la gauche, des pentes herbeuses raides et peu rassurantes, vrai terrain à isards ! Si vous faites le circuit dans ce sens, pensez donc qu'il faut bien descendre jusqu'au col à 2747 m !


Remarques diverses et conseils éventuels
A quelle période ? : La neige de fin de printemps est piégeuse dans les pentes de gros éboulis de la coume Estrète ou de la moraine de Maniportet et l'on passe facilement à travers. Il faut donc venir plus tôt, pour profiter des pierriers complètement enneigés et quand la neige porte bien (je pense que c'est le meilleur moment), ou attendre carrément le coeur de l'été pour n'avoir que de fastidieux éboulis...

Où planter la tente ? :
Le refuge de la Glère est une bonne base de départ, mais à mon avis un peu bas. En 1989, nous avions campé au lac de Coume Escure (juste après le lac de la Glère) et avions mis 3h30 pour gagner le Turon, en montant par le vallon de Maniportet.
Nous avons cette fois choisi le lac Det Mail, qui économise le lendemain une bonne demi-heure et un peu plus de 200 m de dénivellation. Attention : c'est le dernier lac où l'on peut bivouaquer pour faire le sommet en circuit (ce qui était notre but), des falaises coupant ensuite la communication entre les lacs Estelat et ceux de Maniportet.
Enfin une considération purement administrative : la limite du parc national suit le bord du lac et, près du déversoir, on peut se débrouiller à rester en dehors.