Le Vignemale (Pique longue) - 3298 m
Piton Carré - 3197 m
Pic du Clot de la Hount - 3289 m
Pic de Cerbillona - 3247 m - Pic Central - 3235 m
Le shéma de la randonnée
Ascension réalisée la dernière fois le 30 juin 2007, sur 2 jours, par la voie normale.

Sans parler du caractère grandiose de cette ascension glacière, monter au Vignemale est aussi une rencontre avec l'histoire et un homme : le comte Henry Russell. Amoureux du Vignemale, il l'ascensionna 33 fois (la dernière en 1904) et y fit de nombreux séjours prolongés dans les grottes qu'il avait fait creuser à différentes altitudes, entre 1881 et 1893.
Quant au col Lady Lister, il rend hommage (bien pauvrement !) à Ann Lister, première "touriste" à vaincre le Vignemale le 7 août 1838. Elle se fit injustement voler la vedette par Napoléon-Joseph Ney, prince de la Moskova et fils du maréchal d'empire, qui y monta quatre jours après avec les mêmes guides ; Il publia rapidement le récit de son ascension, passant celle d'Ann Lister sous silence. La voie qui, depuis le font du rio Ara, aboutit au col Lady Lister a d'ailleurs conservé le nom de voie du prince de la Moskova.


Difficultés
Course de glacier cotée F+ ; l`encordement est fortement recommandé
Escalade facile pour la pente finale de la Pique longue, assez raide et exposée aux chutes de pierres
Pente raide et croulante pour le Piton Carré
Arête facile, malgré quelques mètres assez aériens pour le Clot de la Hount

Informations générales
Départ : Deux possibilités :
- Parking du pont d'Espagne (1450 m), en vallée de Cauterets
- petit parking du lac d'Ossoue (1834 m), en vallée de Gavarnie
Etape : Refuge Baysselance (2651 m).
On peut bivouaquer aux alentours, parmi les cailloux...
Matériel : Piolet, crampons et corde - chaussures parfaitement étanches
Cartes IGN Top 25 1647 OT "Vignemale" et 1748 OT "Gavarnie"
Horaire : 3h00 du lac d'Ossoue au refuge (pour 6/7 km) ou 4h30 depuis le Pont d'Espagne (pour 11/12 km)
3h00 du refuge au sommet.
Dénivellation : 800 m du lac au refuge - 700 m de plus pour le sommet

Du Lac d'Ossoue (1834 m) au refuge Baysselance (2651 m) - 2h45 à 3h00 (arrêts compris)
L'accès au barrage :
De Gavarnie, prendre la route des Espécières et la quitter immédiatement sur la droite pour aller vers le barrage d'Ossoue. Les 4 premiers kilomètres sont goudronnés, les 4 suivants sont en cailloux et parfois mauvais... Petit parking juste avant le barrage (1834 m).
Soyez attentifs sur le large plateau aux abords du lac d'Ossoue (et même avant): nous y avons vu des marmottes en quantité !

Le chemin (GR 10 - balisage rouge et blanc), qui part sur la droite du lac, est facile et fréquenté jusqu'au refuge Baysselance, mais il convient toutefois d'être prudent sur certaines portions coupées par les névés.
Après avoir longé le lac et passé le long plateau par la droite, il traverse le gave après une vingtaine minutes et s'élève en lacets côté gauche de la vallée. Souvent raide et poussiéreuse, toujours exposée au Soleil, la montée est fastidieuse et exténuante, mais heureusement émaillée de superbes cascades (notamment celles qui dévalent du glacier et s'étalent sur les immenses falaises). Vers 2400 m, le chemin passe devant les grottes Bellevues, creusées en 1888 par le comte Russell. On peut y bivouaquer, mais elles sont plutôt froides et relativement humides.


768 x 508 (114 K)

768 x 576 (224 K)
Après presque 2h45 de marche on remarque, partant sur la gauche dans l'épingle d'un lacet, le chemin du Vignemale, que l'on prendra le lendemain (cairns, plusieurs sentes possibles, en fait). Le refuge n'est plus qu'à un quart d'heure.

Au retour, compter environ 2h00 de descente pour regagner le lac d'Ossoue.


342 x 512 (93 K)

512 x 340 (54 K)

512 x 327 (67 K)

1024 x 447 (80 K)

1133 x 400 (80 K)

768 x 491 (47 K)

2003 x 400 (325 K)

768 x 495 (122 K)

Du refuge Baysselance au Vignemale (3298 m) - 2h45/3h00 (arrêts compris)
Du refuge, on redescend le GR 10 (vers Ossoue) pour contourner l'épaule du Petit Vignemale, avant de bifurquer à droite (bien visible, cairn), après une dizaine de minutes, en direction du bourrelet morainique. Le sentier traverse tout de suite quelques dalles sans problème, mais que l'on peut tout de même éviter en descendant le GR sur quelques dizaines de mètres supplémentaire, jusqu'au cairn suivant. On atteint la base du glacier, en environ 0h45.
La trace dans le glacier est généralement bien marquée et évite au maximum la zone des crevasses, mais il est plus prudent de s'encorder.

499 x 768 (97 K)

768 x 491 (76 K)

768 x 576 (114 K)

768 x 576 (107 K)

1024 x 400 (85 K)
On progresse en direction du Montferrat sur des pentes d'abord raides. Après environ 1h35, on tourne vers l'Ouest et la pente s'adoucit, pour devenir une simple promenade à hauteur de la pointe Chausenque (2h00).
On revient alors vers la droite pour se diriger directement vers la Pique Longue.

768 x 491 (70 K)
On atteint ainsi en 2h20 la base du Piton Carré, qu'on pourra en profiter pour gravir. On jettera ensuite au passage un coup d'oeil dans l'impressionnant entonnoir du couloir de Gaube, avant de rejoindre la base de la Pique Longue.
Peut-être vous faudra-t-il attendre votre tour pour ne pas gêner les autres cordées : c'est le moment idéal pour chausser, si besoin, les crampons !
On gravit la pente finale plus ou moins directement vers le sommet, soit dans la neige, soit en escaladant facilement (F+) des rochers parfois croulants (2h45 / 3h00).

Une dizaine de mètres sous le sommet (on passe à gauche) se trouve la grotte Paradis, la dernière (et la plus haute) de celles creusées par Russel, en 1893.


491 x 768 (65 K)

349 x 516 (82 K)

500 x 388 (88 K)

1585 x 610 (264 K)

1682 x 400 (191 K)

Le Piton Carré ( 3197 m) 25 minutes A/R depuis le glacier
Petit sommet encadré par la pointe Chausenque, à l'Est, et la Pique longue à l'Ouest, son éperon, bien reconnaissable depuis les oulettes de Gaube, sépare le couloir de l'Y du couloir de Gaube, mais il ne domine le glacier que d'une trentaine de mètres. On le gravit donc juste avant d'aborder la Pique Longue.

768 x 491 (94 K)

576 x 768 (76 K)
La roche qui le compose est soit lisse, soit très délitée. J'ai donc préféré, en l'absence de rimaye, chausser les crampons pour gravir, par son côté gauche, la langue de neige qui en remonte le flanc pour mourir à quelques mètres du sommet. On prend ensuite pied sur un cailloutis fuyant, et l'on s'aide de quelques petites terrasses, tout juste assez larges pour le pied, pour parvenir au sommet.
La vue est impressionnante, notamment sur la paroi Est du Vignemale.

Le pic du Clot de la Hount (3289 m) par le col de Cerbillona - 10 à 15 minutes
Eclipsé par son très célèbre voisin, le Clot de la Hount est bien moins visité que la Pique longue. On peut suivre la crête joignant les deux sommets, mais la montée par le col de Cerbillona est plus facile.

Revenu à la base de la Pique longue, on rejoint sur la droite (S.O.) le col de Cerbillona. Il vaut le détour car on y découvre une vue plongeante sur la vallée du Rio Ara et sur l'impressionnante falaise de Cerbillona, et l'on visite au passage, si la hauteur du glacier le permet, les grottes, creusées par Russell juste à droite du col (grotte des guides (1885), villa Russell (1882) et grotte des dames (1886) - la plus haute)


768 x 576 (221 K)

1080 x 600 (199 K)

1635 x 470 (184 K)
Côté Nord : le Clot de la Hount, côté Sud : le pic de Cerbillona. A droite des grottes, un couloir raide rejoint obliquement la crête du Clot de la Hount. C'est par là que conseille de passer Miguel Angulo. En fait, il est bien plus simple de suivre intégralement l'arête.
Du col, donc, remonter au Nord la crête d'abord large et sans histoire. Elle se rétrécit en approchant de la sortie du couloir mentionné plus haut, et le dépasse par 3 à 4 mètres étroits et assez aériens. On peut les éviter en descendant de 2 mètres dans le couloir, que l'on traverse pour remonter sur l'arête, mais la remontée ne semble guère plus commode.
La suite est sans difficulté et s'élargit à nouveau à l'approche du sommet.

768 x 576 (146 K)

Le pic de Cerbillona ( 3247 m) 10 minutes (depuis le col éponyme)
Du col de Cerbillona, on remonte au Sud, dans les éboulis ou la neige, la croupe large et sans problème qui, en à peine 10 minutes, mène au sommet.

768 x 491 (85 K)

1577 x 550 (292 K)

Le pic Central ( 3235 m) 10/15 minutes depuis le pic de Cerbillona
Du pic de Cerbillona, on descend facilement à l'Est la crête assez large, pour passer au col de lady Lister (3195 m - du nom de la conquérante du Vignemale), d'où 5 minutes suffisent pour atteindre le sommet

Vue très "centrale" et magnifique sur le glacier et les pics qui le couronnent, ainsi que sur le revers Sud du massif et la superbe falaise de Labassa.

L'arête continue jusqu'au Montferrat, taillante par endroits et bordée par le vide. Je ne l'ai suivie qu'a moitié, profitant d'une langue de neige pour redescendre sur le glacier.


1024 x 525 (191 K)

1795 x 400 (175 K)

Remarques diverses et conseils éventuels
Quand faire cette ascension ? : En début de saison de préférence, pour éviter les crevasses (et les détours) au maximum, en bénéficiant d'un bon enneigement du glacier.
Mi-juillet 87, la pente sommitale était totalement déneigée et ne présentait comme difficulté (toute relative) que sa raideur. Elle était complètement enneigée fin juin 92, et parfois verglacée là où affleuraient les rochers. Crampons et piolet étaient alors indispensables.
Le 1er juillet 2001, malgré un enneigement encore important, elle était dégagée et il fallait escalader.
Même chose le 30 juin 2007, où j'ai trouvé le niveau d'enneigement relativement faible ; une fissure transversale apparaissaît déjà dans la neige, au niveau du petit Vignemale.

Le refuge : Il porte le nom d' Adrien Baysselance, grand pyrénéiste, président du CAF et initiateur de sa construction. Il fut également maire de Bordeaux en 1888
Rénové en 2001/2002 et quelque peu agrandi, on y dort mieux depuis.
Il n'est cependant pas très grand, et le Vignemale très fréquenté ! Donc éviter les week-ends, ou réservez ! On peut bivouaquer à proximité (ce que nous avons fait plusieurs fois), sur les quelques replats terreux, rares dans ce terrain encombré de rochers et de plaques de neige.

L'arrivée au sommet : Un conseil : levez-vous de bonne heure (1er petit déjeuner à 5h00 au refuge) pour arriver sous la Pique longue avant la foule. Il vous faudra sinon souvent patienter et attendre votre tour pour vous engager, et les risques de chutes de pierres seront plus grands.

A lire pour en savoir plus sur le Vignemale et son histoire :

  • Ann Lister : première ascension au Vignemale, traduit par Luc Maury
  • comte Henry Russell : Souvenirs d'un montagnard
  • Didier Lacaze : L'aventure du Vignemale
    Didier Lacaze a été gardien du refuge Baysselance jusqu'à sa rénovation. Pipe à la bouche, foulard autour du cou, j'en garde le souvenir d'un personnage éminemment russellien.