Le Grand Astazou - 3071 m
Randonnée réalisée mi-septembre 2003 par la brèche de Tuquerouye et la voie normale.
Cette approche permet de découvrir la jolie vallée d'Estaubé et l'impressionnante muraille qui la ferme.

Ne cherchez pas la direction "Tuquerouye" sur les panneaux indicateurs que vous rencontrerez : elle n'est jamais mentionnée ! (faut-il y voir une volonté d'en écarter les randonneurs les moins avertis ?)


Difficultés
Il ne faut pas les exagérer : le grand Astazou reste un pic très abordable au randonneur, mais au randonneur habitué à la haute montagne et aux terrains parfois délicats.
La neige et la glace peuvent, en outre, rendre certains passages très délicats
  • Le couloir de Tuquerouye, en éboulis croulants, est raide (jusqu'à 45° dans la partie supérieure) et exposé.
    s'il est enneigé (voire verglacé, car à l'ombre la plupart du temps), il requiert l'usage des crampons et une prudence redoublée.
  • Passé Tuquerouye, l'itinéraire traverse, sur des vires plus ou moins pratiques ("petit passage d'escalade F", dans le topo-guide Ollivier), des dalles inclinées déversant dans le lac.
    On peut néanmoins les éviter au prix d'un détour, et on navigue ensuite souvent à vue dans un terrain assez chaotique : à ne pas faire par temps de brouillard.
  • Le dernier quart d'heure d'ascension est facile (petits pas d'escalade F), mais exposé, que ce soit par la crête, aérienne ("arête étroite et vertigineuse", disait Georges Ledormeur dans son guide), ou par les petites terrasses légèrement en contrebas sur le flanc Sud, couvertes d'éboulis fins et fuyants.
  • Informations générales
    Départ : Parking du lac des Gloriettes (1668 m), en vallée de Luz.
    Accès : à la sortie de Gèdres, tourner à gauche et prendre la direction "Troumouse/Gloriettes". Peu avant Héas, tourner à droite (panneau) sur un pont étroit et monter les quelques lacets jusqu'au barrage.
    (On pourrait également passer par St-Lary et le tunnel de Bielsa, pour remonter la vallée de Pineta et se garer au parador de Pineta - 1280 m - et éviter ainsi le passage de Tuquerouye).
    Etape : Refuge de Tuquerouye (2666 m)
    Se reporter aux Remarques et conseils à ce sujet.
    Matériel : Crampons et piolet peuvent s'avérer nécessaires, bâton
    Carte IGN 1748 OT "Gavarnie"
    Horaire : 4h00 / 4h30 du parking au refuge, arrêts compris.
    2h00 du lac au sommet, arrêts compris.
    Du sommet, prévoir 5h00 / 5h30 pour le retour aux Gloriettes.
    Dénivellation : 1000 m jusqu'au refuge, 450/500 m de plus pour le pic.

    du lac des Gloriettes (1668 m) au refuge de Tuquerouye (2666 m) - 4h00 / 4h30
    Traverser le barrage et suivre le chemin qui contourne le lac par la droite ( 15 minutes ). On passe peu après à droite d'une passerelle, qu'on ne traverse pas : la montée s'effectue toujours sur la droite de la vallée.
    On arrive, après 0h55 (et de nombreuses rencontres de marmottes), à la bifurcation de la cabane d'Estaubé, qui marque également l'entrée dans le Parc National. On délaisse l'embranchement de gauche, qui mène à la cabane, pour continuer à droite.

    Au bout de 1h25 d'une promenade agréable et pastorale, quelques lacets sur le flanc du Piméné nous font enfin prendre de l'altitude. Puis le sentier repart en direction de la muraille qui ferme la vallée, pour y gravir quelques nouveaux lacets, à l'aplomb de la hourquette d'Alans (2430 m), bien visible au dessus, à droite.


    1177 x 450 (163 K)
    Après 2h30 de marche (arrêts compris), on parvient à une autre bifurcation (~2100 m ; cairns) : l'embranchement de droite monte à la hourquette d'Alans ; nous prenons donc celui de gauche, qui grimpe en direction du couloir de Tuquerouye
    (Remarque : on pourrait continuer la montée vers la hourquette, pour trouver un peu plus loin une nouvelle bifurcation vers Tuquerouye, dont on aperçoit le chemin un peu plus haut. C'est celui-là qui semble être seul marqué sur la carte).

    20 minutes plus tard, à environ 2230 m, une nouvelle bifurcation se présente : l'un des chemins continue horizontalement vers l'Est, en direction du port neuf de Pinède (2466 m), et nous le laissons pour prendre celui qui monte sur la droite, vers la borne de Tuquerouye, pain de sucre bien visible qui marque la base du couloir.

    C'est ici que les choses sérieuses commencent vraiment : le sentier se fait plus raide, et le terrain moins confortable ! La borne de Tuquerouye est prolongée, sur sa droite, par une barre rocheuse, que l'on passe également par la droite. On traverse alors une sorte de vallon encombré d'énormes éboulis (cairns), en direction d'un petit col, bien visible au pied de la borne, et ouvrant sur le couloir final ( 3h30, arrêts compris ).


    576 x 768 (141 K)

    768 x 576 (151 K)
    La trace remonte le couloir de Tuquerouye dans des éboulis fins et fuyants, sur son côté droit, ne passant à gauche que dans les dernières dizaines de mètres, avant de déboucher sur la droite du refuge : 2666 m - 4h15, arrêts compris.

    Cette dernière partie requiert de la prudence : une chute serait difficile à enrayer, et les chutes de pierres sont fréquentes.


    991 x 600 (207 K)

    De Tuquerouye (2666 m) au Grand Astazou (3071 m) - 2h00
    Ayant bivouaqué à l'extrêmité Est du lac, il n'était pas plus long de passer d'un côté que de l'autre. Nous avons opté pour l'itinéraire à mon avis le plus sain, côté Mont-Perdu, évitant les dalles du côté Tuquerouye.
    Notre but premier n'était pas le col d'Astazou, bien visible à l'Ouest (à moins que l'on ne désire d'abord gravir le petit Astazou), mais le col de Swan, plus à droite et difficile à discerner sur l'arête.

    1215 x 450 (187 K)

    990 x 500 (177 K)
    On contourne donc le lac glacé par le Sud, en franchissant facilement les petits gradins, puis en passant sur le muret du barrage. De là, un sentier monte en écharpe sur le côté gauche du ressaut et on trouve rapidement, au niveau d'une petite plate forme herbeuse (muret de bivouac), des cairns montant de quelques mètres sur la droite : nous les suivons pour trouver une trace cairnée qui file approximativement vers le col d'Astazou.

    Encore quelques minutes et ce sentier, parfois à peine marqué, décrit dans une partie horizontale un petit "S" autour d'un rocher. En face de nous, un peu plus haut et légèrement à droite, s'élève une large formation rocheuse plate. Il faut quitter le sentier dans le "S" et se diriger vers cette "table". Le plus facile est de suivre les cairns qui la coutourne par la gauche mais d'autres, que nous avons suivis à la montée, passent à droite.

    A partir de là, on se dirige à vue en louvoyant entre les failles et les gradins, tout en suivant les cairns, pour rejoindre l'itinéraire classique dans sa partie haute (1h00 depuis la rive Est du lac, arrêts compris)
    Nous avons surpris là une harde d'Isards et deux perdrix des neiges.


    768 x 768 (239 K)
    On se trouve alors à l'entrée d'un vallon secondaire, montant à droite et au dessus du vallon principal. On le remonte dans les éboulis et les névés, en suivant cairns et traces pour aboutir sans difficulté au col de Swan (1h30 au total, arrêts compris)
    Cette échancrure ouvre sur le vertigineux couloir du même nom. Le Petit Astazou s'élève à l'Ouest, tandis que le Grand Astazou étire sa crête à l'Est.

    Du col, une trace cairnée retourne à l'Est et s'élève, d'abord faiblement, sur le flanc Sud du pic, en contrebas de la crête. On suit les cairns et les petites terrasses, s'aidant parfois des mains, pour rejoindre finalement l'arête (environ 15 minutes du col).
    On aborde ici la partie un peu délicate de l'ascension : On peut suivre le fil de cette arête aérienne, où progresser quelques mètres en contrebas, toujours face Sud, sur des vires étroites et fuyantes, à flanc d'une pente très redressée (plus impressionnant à la descente).
    On termine enfin par quelques mètres d'arête horizontale pour rejoindre le cairn sommital (25 minutes du col, 2h00 arrêts compris)


    4175 x 438 (633 K)

    Remarques diverses et conseils éventuels

    768 x 576 (163 K)
    Le Refuge de Tuquerouye est non-gardé et compte 12 couchages.
    Il a été récemment rénové (1999) et l'intérieur en était tout à fait propre.
    On ne peut malheureusement pas en dire autant des abords immédiats, dont l'odeur et l'apparence (surtout côté Français) rappellent des latrines en mal d'entretien. L'image du randonneur, respectueux de la montagne et des autres, en prend un sacré coup !

    Des jerricans, à disposition à l'intérieur, peuvent éviter de descendre trop souvent le couloir jusqu'au lac pour faire provision d'eau.

    Le refuge étant déjà surpeuplé à notre arrivée (13h15), nous avons trouvé, au niveau du lac, un emplacement relativement abrité du vent pour bivouaquer (On peut heureusement trouver, dans ce décor minéral, nombre de petites terrases sur le pourtour du lac)
    Nous avons certainement bien mieux dormi !

    Quelques mots sur le Petit Astazou (3012 m) :
    L'itinéraire normal passe par le col d'Astazou, d'où l'on monte au pic par une crête apparemment sans problème.
    Du col de Swan, on doit suivre l'arête opposée, qui est donnée comme F+ et délicate dans les topo-guides. L'itinéraire le plus sûr semble être de redescendre du col de Swan jusqu'à un endroit où il est possible de rejoindre le col d'Astazou et, de là, suivre l'arête facile jusqu'au sommet.